AOVIVAORHE MADAGASCAR

AOVIVAORHE MADAGASCAR

PREMIER MINISTRE... AUX LENDEMAINS DIFFICILES

PREMIER MINISTRE DE TOUTES LES ATTENTES

ET AU LENDEMAIN DIFFICILE !

 

Madagascar a un nouveau Premier Ministre, en la personne de Monsieur Omer BERIZIKY, depuis le  vendredi 28 octobre vers 23h25mn.

Son rôle ne sera pas facile car apparemment on semble beaucoup attendre de lui, même un peu trop pour une seule personne. On met aussi beaucoup trop d'espoir en sa personne, au risque de se tromper lourdement.

Si son rôle semble prévu d'avance dans la Feuille de route, rien ne le prédestine à le mener à bon terme, car il doit naviguer  entre plusieurs tendances divisées quant aux objectifs à atteindre et les moyens à mettre en œuvre. Bien même que les objectifs soient clairs pour tous, chacun a sa petite idée pour les réaliser. La simple nomination du Premier Ministre ne semble pas avoir  recueilli l'unanimité ; des réactions se sont manifestées dès l'annonce de son nom.

Les attentes risquent d'être déçues, car un Premier Ministre, en tant qu'Exécutif en Chef, n'a qu'un rôle d'initiative, dans le cadre de projets qui doivent être avalisés par les Parlementaires. Les lignes qu'il a annoncées méritent de retenir l'attention, mais elles doivent recueillir l'accord des membres du Congrès, en principe. Il a bien mis en avant le FIHAVANANA, l'unité et la solidarité nationales, sans oublier la réconciliation, la sécurité… et surtout la préparation des élections libres, transparentes.

Il reste à se demander de quelle manière et avec quels moyens ; et si les moyens sont nécessaires et primordiaux, va-t-on les lui accorder ?

Il se dit prêt au dialogue, mais encore faut-il que les personnes et les mouvances visées les veuillent ; et si ces dernières ne le veulent  pas, de quel autre recours peut-on disposer ?

A mon avis on attend trop de ce Premier Ministre, qu'il ne peut que décevoir. Personnellement, je souhaite du fond du cœur qu'il réussisse sa mission, mais les conditions, à première vue ne sont pas réunies. D'une part, comment se situe-t-il  par rapport au Président de la HAT qu'il aurait sciemment ou involontairement oublié de mentionner dans son allocution ? Il serait le candidat outsider, par rapport à deux autres ; qu'est-ce qui a déterminé alors  son choix ? La Communauté Internationale et la TROIKA auraient porté leur choix sur un autre candidat ; alors que le Président de la HAT et la France se seraient portés sur lui ou sur un Général. Devant tous ces mystères ou ces indiscrétions, on ne peut pas s'empêcher de penser à une pression quelconque de la part des uns ou des autres, malgré le démenti apporté par le PHAT.

Et c'est encore trop d'attendre d'une seule et même personne, le consensus, l'unanimité, la transparence, l'inclusivité, la neutralité…

Demain sera difficile, et malgré les velléités  de collaboration de certaines Mouvances, les autres risquent de faire blocage. La nomination d'un Premier Ministre, fût-il de Transition consensuelle, ne remplira pas tout l'espoir qu'on a mise en elle. L'espoir ne peut venir que de la bonne volonté de chacun, de travailler ensemble vers une sortie de crise, avec des objectifs communs, tout en unissant tous les moyens possibles et imaginables. La volonté commune de cheminer vers des élections libres et transparentes, tout en laissant la possibilité à tous ceux qui veulent se présenter de le faire librement et sans aucun obstacle. Pour cela il faut jeter à dix mille lieues (impito mandifotr'olona = 7 fois sous terre) les dissensions et les esprits partisans ; sinon, dans trois ans nous en serons toujours au même point. C'est le chemin que nous semblons prendre, au moment même où cet article est écrit et qu'un nouveau Gouvernement est en gestation. Quel Gouvernement d'abord,  et avec quels hommes et femmes ? Quelles Mouvances pour quels portefeuilles ? Les Ministères sont limités et pas toujours extensibles, au moment où la majorité des Malgaches  vivent  des moments très difficiles. J'en appelle à la responsabilité des uns et des autres, à leur désintéressement et surtout à leur capacité à taire quelques ambitions mal placées qui ne feront que prolonger la durée de cette crise.

Un nouveau Premier Ministre est nommé : il ne s'agit pas d'un homme orchestre, ni d'un homme à tout faire, ou un homme qui doit satisfaire à toutes les attentes. Un Premier Ministre est avant tout un Exécutif ; mais avant d'exécuter, il a besoin d'une habilitation, d'une autorisation des représentants du Peuple. En matière de représentation, et en l'absence de parlementaires élus, nous sommes très mal partis ; une raison de plus pour se faire confiance et à être responsables, car un rien peut tout bloquer si nous ne faisons pas attention.

Nous avons un Premier Ministre en qui nous semblons avoir mis toutes nos attentes ; il a le droit de nous décevoir, car il n'est pour rien dans la situation dans laquelle se trouve  le pays depuis bientôt 3 ans ; il ne s'agit pas là d'une excuse, mais de justice ; nous pouvons nous attendre à être déçus par lui, et ce sera tout à fait normal, car il n'a pas demandé à être à ce poste, mais simplement proposé et choisi  parmi 15 autres, non parce qu'il est le meilleur, mais parce qu'il est prêt à servir.

 Nous avons le devoir de l'aider, le PHAT en tête, les différentes Institutions de l'Etat ensuite, les Mouvances, peu importe leur appartenance, tous les Corps Armés, la Communauté Internationale… et chaque citoyen même le plus humble.

 

Sa réussite sera celle de tous, et son échec sera également celui de chacun d'entre nous.

 

 

RABEMAHARO JACQUES ( HO FILOHA « MANOHANA NY PRAIMINISITRA VAOVAO »)



02/11/2011
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