AOVIVAORHE MADAGASCAR

AOVIVAORHE MADAGASCAR

QUI MENE LA DANSE ?????

 

QUI MENE LA DANSE ?

Y A-T-IL UN DJ (DEEJAY) A MADAGASCAR ?

L'AMOUR N'EST QU'UN PRETEXTE, UNE COUVERTURE, CAR DERRIERE IL PEUT Y AVOIR UNE PASSION, UNE FOLIE, UNE TRAITRISE, UNE SOUFFRANCE .... UNE INFIDELITE ET DES PROMESSES NON TENUES

DANS LES FIGURES IMPOSEES PAR LE DJ LES PROFESSIONNELS SE SONT VUS NOTIFIER D'AVANCE UN "NOTAM" (NOTICE TO AIRMEN ou INTERDICTION D'EMBARQUER) et EGELEMENT UN PNG (PERSONA NON GRATA) ;

LES FIGURES LIBRES SONT HORS CONCOURS OU DOIVENT SE PASSER AILLEURS (IVANDRY, CARLTON, MAPUTO...) ;

SEULS SONT AUTORISEES A CONCOURIR DES DEBUTANTS (DEBUTANTES) PAYES D'AVANCE ET DEVANT EXECUTER LES NUMEROS IMPOSES AU GOUT DES PAYEURS ;

LE PETIT PEUPLE N'A PAS LE DROIT D'ENTRER EN SCENE SINON IL SERA PRIVE DE "VARY MORA, TSENA MORA, TRANO MORA..." ou S'IL INSISTE A "ANTANIMORA"....

CE QUI LAISSE PRESAGER UN BAS NIVEAU DES PRESTATIONS ET UNE GRANDE SURPRISE DANS LES RESULTATS (TOUJOURS CONNUS D'AVANCE COMME UN SECRET DE POLICHINELLE) ;

FINALEMENT ON ASSISTERA A UN BAL DES CASSE-PIEDS AVEC UN DEEJAY QUI A TERME IRA AU "CASSE-PIPE" OU IL FINIRA PAR "CASSER LES COUI...A TOUT LE MONDE"

 

vahaoaka manjaka / tanora mitraka / tsy refesi-mandidy

 

 

 

Editorial

Derrière l’amour

vendredi 4 mars 2011, par Ndimby A.

Derrière l’amour il y a
Toute une chaine de « pourquoi »

Questions que l’on se pose

Il y a des tas de choses…

Ainsi chantait Johnny en 1976. Et comme l’amour est devenu à Madagascar une valeur constitutionnelle, posons-nous donc les questions qui s’imposent dans la recherche de sortie de crise, car en médecine comme en politique, toute guérison ne peut venir que d’un bon diagnostic, allié à une foi inébranlable que le soleil va finir par se lever. Alors, encouragement ou découragement : vers où nous mènent les symptômes de cette Transition ?

Andry Rajoelina a renversé Marc Ravalomanana sur des promesses d’amélioration de la gouvernance, de la démocratie ou de l’équité de la pratique économique. Je propose donc une liste de 20 questions, qui permettront aux forumistes de débattre par rapport à des idées. En espérant que Boris Bekamisy n’entraine pas comme d’habitude les gens à parler du doigt quand quelqu’un essaye de montrer la lune…

1 – Pourquoi à chaque fois qu’il y a des tentatives sérieuses de rapprocher les deux principaux camps protagonistes, quelque chose de bizarre se passe toujours, certes pas suffisant pour être excessivement grave, mais assez pour justifier une extrêmisation du comportement du régime de transition vers une rupture des discussions [1], avec à la clé quelques arrestations au hasard du feeling des super-enquêteurs. On apprend donc, alors que le Dr Simao s’évertue à un ultime effort de conciliation autour de sa feuille de route bancale, qu’une tentative d’attentat a eu lieu contre le cortège de Andry Rajoelina hier sur le Marais Masay. On se souviendra de l’attaque de Viva et des bombinettes artisanales avant une réunion prévue à Addis-Abeba (juillet 2009) ; du tir contre la voiture de Rajoelina avant Maputo III (décembre 2009) ; et d’une affaire de coup d’État révélée au grand jour juste avant une réunion prévue à Johannesburg (avril 2010). Questions subsidiaires : primo, à qui profite ces phénomènes ; et secundo, qui a le plus intérêt actuellement à faire capoter les négociations, l’opposition ou les faucons et surtout les vrais autour de Rajoelina ? D’ailleurs, ne faut-il pas être proche du pouvoir pour connaitre l’itinéraire du cortège du Grand Hâtif ?

2 – Dans la recherche de la sortie de crise, comment le régime hâtif ose-t-il se faire le chantre de la démocratie électorale, et véhiculer à hue et à dia qu’il faut redonner la parole au peuple, alors qu’il n’a pas eu de scrupules à s’asseoir sur ce noble principe en mars 2009 ?

3 – Quelle sortie de crise pérenne peut-on espérer, quand le pouvoir de transition maquille son unilatéralisme derrière une flopée de groupuscules sans envergure pour donner l’impression d’une majorité écrasante, et alors que dans l’absolu les fractures nées du coup d’État de 2009 ne sont toujours pas réduites ?

4 – Comment peut-on espérer une normalisation de la vie publique quand on sait que : (1) l’amateurisme dans la gestion des affaires de l’État, pour ne citer que la crise du riz actuelle, ne fait qu’aggraver la situation, (2) le soutien à la mutinerie de mars 2009 a déstructuré la discipline et le sens de l’honneur au sein de l’armée, (3) les réseaux économiques qui profitent de la gabegie actuelle à l’ombre du régime de transition ne sont pas près d’accepter de mettre fin à leurs passe-droits, avantages et privilèges. Idem pour les dinosaures et zombies qui ont été ressuscités politiquement par le coup d’Etat.

5 – Comment juger les faits récemment rapportés par nos collègues de Midi-Madagasikara (26 février 2011) sur ces opérations de racket déguisé que pratiquent certains dignitaires de la Transition auprès d’hôteliers, qui refusent de payer leurs factures sous prétexte de « contribution économique au changement » ?

6 – Perte de l’AGOA, hausse du chômage, pertes de repères dans l’armée, dégringolade dans tous les classements internationaux (démocratie, corruption, développement humain, économie, liberté de la presse etc…) : par quelle maladie honteuse le régime hâtif et ses griots sont-ils atteints pour ne pas voir leur responsabilité et avoir le courage de l’assumer dans cette descente aux enfers ? Pire : ils ne voient même pas qu’il y a des problèmes, tout occupés qu’ils sont à rouler dans leurs Hummer et finir les constructions de leurs villas de luxe.

7 – Alors que la liberté d’entreprendre était un des maîtres-mots de la Révolution orange, pourquoi le régime hâtif fait-il pression sur les opérateurs pétroliers ou rizicoles pour les obliger à maintenir les prix à un seuil politiquement correct (même si économiquement invivable), comme au bon vieux temps de la République socialiste ?

8 – Comment évaluer le sens de l’État (ou le quotient intellectuel) de ceux qui conçoivent et financent des stades et des hôpitaux tape-à-l’œil, alors que (1) déjà les hôpitaux existants sont mal équipés, (2) le peuple du sud souffre de kere, (3) que la crise a produit une spirale du chômage qui aurait mérité un programme de relance de l’emploi ?

9 – Pourquoi des meetings interdits, suivis de troubles et de destructions de biens, ont-ils mené Fetison Rakoto-Andrianirina et Raharinaivo Andrianantoandro dans les prisons, et Andry Rajoelina dans le Palais d’Ambohitsorohitra ?

10 – En quoi le Premier ministre actuel est-il si vital pour Andry Rajoelina, alors qu’il apparait que son maintien est un des obstacles à la sortie de crise, en empêchant la nécessaire répartition du pouvoir au niveau de l’exécutif entre les différents protagonistes ?

11 – Pourquoi le pouvoir hâtif et ses griots montent sur leurs grands chevaux pour accuser les putschistes du Bani de novembre 2010 de tentatives de coup d’État et de mutinerie, et se taisent pudiquement sur le coup d’État et la mutinerie de mars 2009 ?

12 – En toute objectivité, quel est le poids politique de ces grandes gueules qui trônent et trainent dans les couloirs du Conseil supérieur de la transition, alors qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes et n’ont aucune assise populaire ou base électorale ?

13 – Pourquoi certains pensent que critiquer sévèrement mais avec objectivité les failles, les lacunes et les insuffisances du régime hâtif (« la partie vide du verre ») signifie-t-il s’opposer à la sortie de crise ?

14 – En regardant la recrudescence de l’insécurité actuelle depuis la prise du pouvoir par Andry Rajoelina, comment faut-il juger le gouvernement : inconscience du problème, incapacité à le résoudre, ou complicité active ou passive de certains dignitaires avec les cercles du banditisme ?

15 – Pourquoi ni le Bianco, ni le Samifin, ni la justice ne s’intéressent à tous ces enrichissements subits et sans cause, aussi bien dans l’immobilier que le parc automobile ? Par exemple, quel héritage ou gain au Loto ou au PMU a permis l’érection de cet espace de loisirs au luxe insolent à Andoharanofotsy ?

16 – En dehors des actes de piratage dans les stocks de Tiko pour approvisionner les circuits de la première opération de PPN à prix bradé en 2009, puis les prix subventionnés du Vary Mora actuels, comment le régime hâtif pourra-il continuer sur le long terme à donner l’illusion que les promesses foireuses données sur la Place du 13 mai de riz à 500 Ariary le kilo et d’huile à 2.500 Ariary le litre sont économiquement possibles ?

17 – Le procès des événements du 7 février 2009 peut-il être considéré comme équitable, alors qu’il a oublié de s’intéresser aux instigateurs de la présence de la foule à Ambohitsorohitra ce jour-là ?

18 – Que reste-t-il du beau principe de l’indépendance et de la dépolitisation de la Justice enfourché comme un cheval de bataille en 2009, quand on considère (1) le limogeage de Noro Robinson de la Présidence du Conseil d’Etat, (2) le procès de Riana Ranjeva pour outrage, après avoir tenu des propos qui n’avaient pourtant rien d’outrageant, (3) les arrestations, procès d’opposants ou accusations sans présomption d’innocence (que ce soit pour les bombinettes artisanales, le pseudo-évènement du Bani ou cette affaire de la Radion’ny Gasy) ? HAT doit-il obligatoirement signifier Haute Autorité du Tondro-molotra ?

19 – Quelle crédibilité peut avoir un auteur de coup d’État, qui ne doit sa présence au pouvoir qu’à une mutinerie, pour se prévaloir d’être le père de la démocratie et du changement à Madagascar, voire en Afrique ? Question subsidiaire : la révolution orange de Rajoelina est-elle plus proche des mouvements en Lybie, Tunisie ou Egypte, ou bien de l’action de Dadis Camara et autres sinistres dictateurs africains ?

20 – Pourquoi ceux qui auraient la capacité d’agir pour le bien et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, se refusent à en avoir la volonté, laissant donc la pratique politique dans notre pays aux ignares, aux incompétents, aux aventuriers, aux apprentis-sorciers, aux retourne-veste professionels, aux oisifs, aux mafieux, et même dans certains cas, aux crapules et aux voyous.

On s’arrête à ces 20 questions, mais on aurait pu aller facilement à 100, voire plus. La 21ème aurait pu être cette paraphrase de la seconde strophe de la chanson de Johnny, que sans doute le peuple Malgache aurait pu chanter pour Andry Rajoelina :

Derrière ton amour qu’est-ce qu’il y a

Qui est ce type en face de moi

Quand tu me dis « je t’aime »

Est-ce bien moi que tu aimes ?

Vivement donc la Vème République que l’on jette cette devise stupide et infantile saupoudrée d’amour, en espérant toutefois que le prochain dirigeant ne soit pas un ivrogne et ne mette « THB » ou « Negrita » dans le nouveau leitmotiv de l’État.

Et désolé pour ceux qui avaient espéré en lisant le titre (ou en voyant l’illustration) que je m’étais mis à marcher sur les plates-bandes de Marie-Claire et autres magazines féminins.

Notes

[1] « Le ballet semble être bien réglé. Scène 1, avant chaque tentative de réconciliation, une affaire « fumante et croustillante » apparait. Scène 2, les super-enquêteurs malgaches, gendarmes, policiers et gruits à la solde de la Haute autorité de la transition (HAT), trouvent en quelques heures, si ce n’est minutes, voire secondes, le coupable : le camp Ravalomanana (avec ses variantes : le GTT, les technocrates, les députés etc.). Scène 3, la HAT annonce qu’elle ne participera pas à la réunion de négociation prévue. Nous écrivions ceci en juillet 2009 : « avec un air de vierge effarouchée, le hâtif-en-chef annonce son refus d’aller à Addis-Abeba, parce que [selon lui] on ne se met pas à table avec des terroristes. Sapristi, comme si c’était un honneur de se mettre à table avec un putschiste » (Coup d’État ou coup d’éclat, 19 avril 2010).



04/03/2011
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