AOVIVAORHE MADAGASCAR

AOVIVAORHE MADAGASCAR

QUAND MADAGASCAR S'EVEILLERA !!!

 

J'ACCUSE !!!


DROIT DE REPONSE


  « … QUAND MADAGASCAR S'EVEILLERA,

LE MONDE S'EN EMERVEILLERA ! »


Il s'agit ici de la synthèse des réponses que je peux faire à toutes les réactions à l'article « J'ACCUSE !!! », que j'ai écrit et publié dans Madagascar Tribune, rubrique Tribune Libre, le jeudi 21 juillet 2011 et qui a suscité beaucoup d'intérêt et des réactions (40 à 50, je pense), j'en remercie Madagascar Tribune et je remercie également tous les internautes-forumistes qui me permettent d'apporter quelques compléments et de présenter mes points de vue sur certains thèmes auxquels je n'ai pu apporter qu'un début de réponse dans l'espace commentaires prévu.


Les thèmes et les réactions étaient très riches, variés par conséquent je vais essayer de répondre par grandes parties dans la mesure du possible sans prétendre à la perfection ni à l'exhaustivité aussi je m'excuse auprès de ceux qui ont fait beaucoup de développement sur la religion, le spirituel de ne pas trouver ici quelques échos de leurs réactions. Dans un autre de mes articles publiés par Madaga scar Tribune, intitulé « Messages aux Eglises de Madagascar » (Mars/avril 2010), vous pouvez trouver ma position sur ces questions.


Dans l'ordre je vais essayer de parler de la Démocratie, de la Constitution, des Relations Internationales, de l'Économie, de la nécessité de changer de mentalité, de la Sécurité, de l'Éducation, de la corruption...


Parmi les réactions il y avait beaucoup d'attentes sur la dualité Côte/Haut-Plateau, l'attitude des intellectuels, et l'ambiguïté de l'attitude des étrangers qui sont à Madagascar ; si ces thèmes, et d'autres, qui intéressaient les forumistes qui ont apporté des réactions à mon article ne sont pas cités directement dans les grands titres, ce n'est pas pour les minimiser. Il me semble que ces thèmes pouvaient rejoindre d'autres titres ; l'essentiel étant pour moi de rester sur les grandes lignes ; d'autres occasions me seront données d'entrer dans les détails de ma pensée.















LA DEMOCRATIE


C'est la base de tout pouvoir, de tout gouvernement ; c'est le régime idéal rêvé depuis Platon et les Premières Républiques (res publica = chose publique, du peuple), gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple (demos). Le peuple ne peut mal faire, mais le peuple ne peut pas gouverner directement, il lui faut élire des représentants, d'où les élections, le vote : il n'y a pas de pouvoir légitime qui n'émane pas du peuple. Les différents modes de scrutin mis en place essaient de traduire cette expression de la volonté du peuple ; le suffrage idéal étant le suffrage universel direct et secret. D'autres accommodements ont été trouvés pour mieux tenir compte des réalités géographiques, des niveaux de décision et de représentativité ; quand le peuple a décidé, sa décision est souveraine (souveraineté nationale ou souveraineté populaire) ; cette décision ne peut être modifiée que par un nouveau recours au peuple ou à ses représentants élus, selon une procédure très rigoureuse et impérative. Par contre, le mandat impératif a laissé la place au mandat représentatif : celui (celle) qui est élu(e) l'est pour/par la volonté populaire et non des seules personnes qui l'ont élu(e).

Les régimes mis en place reçoivent leur appellation suivant leur degré de démocratisation (sociale, libérale, populaire...) ou les variantes : Aristocratie, Ploutocratie, Anarchie, Dictature...



LA CONSTITUTION



C'est la loi suprême, au-dessus de toutes les lois et de toutes les autres règles ; les lois et les autres règles doivent lui être conformes. Le contrôle de constitutionnalité est confié à un organisme indépendant du pouvoir ; le recours en conformité est réservé à certaines Autorités ou à un groupe de personnes dont le nombre est prévu par la Constitution elle-même ; dans certains Pays il peut s'agir des Présidents de la République, du Sénat et de l'Assemblée Nationale ; ou 60 Parlementaires, pour qu'il n'y ait pas un usage abusif de ce recours.


La Constitution est préparée par une Assemblée Constituante (ou Comité Constitutionnel), avant de la soumettre à l'approbation du peuple par la voie du Référendum. Le peuple devient le Pouvoir Constituant, il est seul habilité à y porter une modification/révision, ou le cas échéant ses représentants réunis en Congrès, avec une majorité qualifiée (3/5è ou au moins 60 %) ; il est possible de prévoir un pourcentage plus fort pour se rapprocher vraiment de la volonté populaire.


En cas de litige ou d'échec, la seule voie possible est à nouveau le Référendum, qui remplace le Plébiscite, qui n'était autre que l'approbation directe du peuple par acclamation (Vox Populi Vox Dei) ; la souveraineté populaire semble découler d'une certaine souveraineté divine.


Les lois et les autres règles doivent être conformes à la Constitution, c'est la pyramide juridique (Hans KELSEN) : la Constitution au sommet, viennent ensuite dans les étages en-dessous les Traités internationaux, les lois, les ordonnances, les décrets, les arrêtés, la jurisprudence...

Si une disposition d'un Traité n'est pas conforme à la Constitution, une révision de cette dernière s'impose avant ratification.


Parallèlement à cette pyramide juridique, il y aurait une certaine pyramide des pouvoirs : le sommet est le pouvoir constituant ; viennent ensuite le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.


La suprématie du pouvoir constituant est incontestable ; mais la primauté entre l'exécutif et le législatif est un peu complexe :


  • dans les pays à Régime Parlementaire, le législatif semble primer sur l'exécutif, de qui il émane.

  • dans les pays à Régime Présidentiel ou semi-présidentiel, l'exécutif semble avoir plus d'ascendant sur le législatif, sans être au-dessus de la loi ; quant au judiciaire, il doit se contenter de dire la loi élaborée par le législatif et être au service de l'ordre et de la justice. Toutefois l'exécutif est tenu d'exécuter les lois élaborées par le législatif, de les respecter dans les règlements qu'il peut prendre sauf pour les règlements autonomes.

Il revient à la Constitution de dire le Régime à mettre en place, les Institutions à créer, tout en définissant leurs relations respectives, leurs titres, la durée des mandats, les possibilités de renouvellement... les modes de désignation...

L'esprit des Institutions doit être inspiré par la Constitution. La question se pose de savoir si on est toujours obligé de suivre le schéma adopté par les autres pays, en faisant du simple copier-coller de leur Constitution, Institutions, de leurs lois, de leurs us et coutumes...

En matière de Constitution, au point où en sont les recherches et les connaissances, il est difficile de ne pas s'inspirer de ce qui a été déjà fait, dans les grandes lignes et les Institutions en général. Dans le Préambule, il est toujours possible d'inscrire :


  • nos spécificités

  • nos valeurs héritées de tout temps de nos ancêtres (ne serait-ce que le FIHAVANANA au lieu du FITIAVANA).

  • l'importance de l'union et de l'unité nationale, dans ce Pays en proie à la dualité Côte/Haut-Plateau, sans vouloir réveiller le démon du séparatisme, du tribalisme... notre diversité doit être une source de richesse, de synergie et non de division.

  • la communauté de base « FOKONOLONA » fait partie de notre spécificité institutionnelle à défendre jalousement et à porter haut dans les Constitutions successives, sinon nous perdons notre âme, pour nous parer d'Institution dont nous ne maîtriserons pas vraiment le fonctionnement (toy ny valala voatango ka very fanahy mbola velona).

  • le « FOKONOLONA »a ses règles, le « DINA », qui a des valeurs supérieures aux us et coutumes et qui équivaudraient plutôt à des arrêtés et autres règlements.

  • est-il judicieux de mettre en place un juge de proximité, sur la base du Fokonolona :

    «  Fitsaram-pokonolona/fokontany » ?


Redonner un certain pouvoir au Fokonolona me rappelle le Général RATSIMANDRAVA ; cela peut ne pas convenir à tout le monde : il n'a pu exercer le pouvoir que 5 jours ! Que ceux qui veulent en prendre l'initiative et la responsabilité en soient conscients et prudents mais le Fokonolona « vaincra » (qu'il soit « MIVAO » ou « ISAM-PARITRA ») ; j'encourage ceux qui ont décidé de reprendre ce flambeau qui a coûté la vie au « Ministre des ALA-OLONA » (Il trouvait une solution à tout !).


Les us et coutumes malgaches peuvent inspirer également les lois malgaches, pour que nous ne nous contentions pas de simples copier-coller. Si les droits des personnes peuvent être universels et copiés sur ceux des autres pays, les droits des biens peuvent s'inspirer des situations locales

(la propriété, les droits de créance, les assurances...).


Les régimes de responsabilité peuvent s'inspirer aussi des traditions locales ; cela suppose beaucoup d'initiatives et de recherches de la part des législateurs et du gouvernement dans les propositions et les projets de lois ; voilà des tâches qui pourraient convenir à certaines de nos élites (Izay tsy mahay sobika mahay fatra-bary).


Parmi les Institutions ou les piliers de la Démocratie, il y a aussi l'Armée ; il lui est dévolu la Défense Extérieure sous le contrôle du Président, en concours avec le Parlement et de la Défense Intérieure, sous la houlette du Ministre de la Défense. L'Armée est au service de la Démocratie, pour défendre le peuple et non pour l'opprimer ; elle doit veiller sur l'intérêt général et non sur l'intérêt de quelques particuliers. Elle doit assurer la sécurité des personnes, des citoyens quel qu'ils soient et de leurs biens ; elle est au service de la Patrie :  « HO AN'I TANINDRAZANA ».



LE MANAGEMENT POLITIQUE


Certains commentateurs souhaitent pour Madagascar, un Président plein de sagesse et de vision, qu'il soit également protecteur et non coucheur (qui ne se prostitue pas pour ses propres intérêts).

Je pense que la situation dans laquelle se trouve notre pays est faite de complexité et d'incertitude (J. GALBRAITH et Jean Louis LEMOIGNE).


complexe, car tout s'entre-mêle, tout pose problème, même la chose la plus simple ; « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué »(devise de shadocks) ; on ne sait plus par quel bout prendre les choses (izay aleha maneno sahona avokoa) : papiers administratifs, contrôles routiers, inscriptions dans un établissement scolaire, monter un commerce...


  • Incertitude, car on ne sait même pas quel chemin prendre, bien même qu'une feuille de route ait été négociée, paraphée, renégociée, amendée et enfin « imposée »... mais rien ne nous convient ou ce qui convient à l'un ne l'est pas forcément pour l'autre (mitady ny marimaritra iraisana). Puis quelle surprise nous réservera l'avenir ; et surtout quels intérêts personnels pourrai-je y gagner ? L'intérêt général, on s'en moque complètement ; ce qui amplifie l'incertitude car personne ne sait d'avance comment va réagir le peuple ; mais on rate chaque fois l'occasion de faire plaisir à ce peuple, de penser à lui ; c'est là la base et la source de toute complexité et de notre incertitude.

En Management politique c'est comme en Management d'entreprise, il faut également respecter une certaine hiérarchie entre les étapes : Politique, Stratégie, Tactique, Contrôle...


  • la Politique idéale, serait le BIEN-ETRE COLLECTIF et l'EDUCATION PARTICIPATIVE. Notre pays fait partie des derniers des PMA (Pays les Moins Avancés), ce qui veut dire que notre PIB est très bas (284 $ par tête suivant les derniers chiffres de l'ONU). Avec moins d'1$ par jour notre peuple vit dans la pauvreté la plus extrême sur un pays qui recèle plus de richesses au monde par rapport à d'autres. Il y a un mauvais partage ou une mauvaise exploitation. On ne va pas revenir sans cesse sur les frasques de certains de nos dirigeants qui parcourent le monde à coup de jet privé qui coûte très cher au peuple, alors que le simple citoyen n'a pas sa mesure de riz pour la journée ; l'exemple doit venir d'en haut. On entend dire également que Madagascar compte le plus de véhicule 4/4 au mètre carré au monde. Notre pays est celui des contrastes, des extrêmes. Si la situation est telle, elle est due à un manque d'éducation et de sensibilisation de masse ; le manque d'éducation est le lit de l'exploitation et de l'oppression (Au pays des aveugles, le borgne est maître : izay mahitahita ihany no tafita !)

  • La Stratégie qui va avec cette politique est la CAPACITE A ANTICIPER : la majorité des Malgaches ne savent même pas de quoi demain sera fait avec 284$ par an. Les récoltes d'aujourd'hui suffiront à peine à combler les besoins de quelques mois et même moins ; les fruits de saison sont consommés au jour le jour sans possibilité de stockage ni de conservation. Les silos à grain ne sont pas remplis, car les ventres sont vides ; les réfrigérateurs sont le luxe que seuls quelques privilégiés peuvent se payer. On n'a même pas d'électricité partout dans un pays où il pourrait y avoir le plus de barrages hydrauliques au monde. Les quelques entreprises de conserveries ont été fermées ou brûlées ; nous sommes dans le Pays de l'éternel recommencement ; chaque nouveau régime met à feu et à sang le pays et finit de faire table rase de tout ce qu'a fait le prédécesseur, comme pour conjurer le sort. Qu'est-ce qu'on va pouvoir raser et brûler quand on voudra en finir avec la HAT ? On a rasé les Magro et on a fait des chômeurs. On a rasé le grand Auditorium d'Akorondrano pour en bâtir un autre à ANTSONJOMBE , et supprimé les zone franches pour envoyer ceux qui y ont perdu leurs emplois en Jordanie, après le Liban. Notre peuple est-il destiné à l'expatriation forcée, forme d'esclavage moderne ?

  • la Tactique ou la mise en œuvre, c'est d'équiper les Malgaches en toute urgence pour qu'ils puissent subvenir à leurs besoins quotidiens d'abord et à ceux de demain ensuite (mitsinjo vody andro merika). Les étrangers admirent le courage des Malgaches à s'acharner des heures entières avec leurs « angady » (bêche) pour tirer quelque chose de la terre afin de nourrir leurs familles ; il y a d'autres moyens plus rapides et plus efficaces que la bêche ; mais il faut en donner les moyens aux Malgaches. Il n'y a que 119 Districts, c'est pas la mer à boire d'équiper déjà chaque District d'un tracteur. Cela nécessite la formation des conducteurs et des mécaniciens, puis la fourniture de carburant et de semences. Que sont devenus nos ingénieurs agronomes, nos lycées et collèges agricoles ? On parade avec des jets privés et des véhicules 4/4 dernier cri, mais on est incapable d'équiper le petit lycée ou collège agricole. Dans d'autres pays, un seul fermier peut disposer de 2 à 3 tracteurs parfois, avec tous les outils qui vont avec, sans compter les sulfateuses, les tuyaux d'irrigation et d'arrosage, les moissonneuses... On m'a rapporté une anecdote concernant l'inauguration d'un micro-projet : celui qui faisait le discours fit remarquer que le montant du projet n'arrivait même pas au prix de la voiture 4/4 avec laquelle le représentant de l'État était venu (là on peut se rhabiller = safo vody mienga).

  • enfin le Contrôle (feed-back), consiste en un suivi de ce qui a été fait : contrôle de respect des normes, de la sécurité, du bon fonctionnement... ce contrôle peut être fait par étapes, de façon journalière, hebdomadaire, mensuelle... ou annuelle. Des amis qui ont réalisé un projet à Madagascar m'ont rapporté une fois qu'ils ont fait des installations dans un village. Lors de la finition, tout semblait bien marcher ; mes interlocuteurs ont confié à un des responsables un cahier de suivi ; quelques temps après, il y eut des problèmes de dysfonctionnement dans les installations. Mes interlocuteurs, un an après sont revenus vérifier l'état des installations et ont été surpris du dysfonctionnement ; ils ont vérifié le cahier, les contrôles semblaient avoir été faits comme convenus ; mais au moment d 'ouvrir le boîtier de contrôle, ils se sont aperçus que le boîtier n'avait jamais été ouvert, donc le dysfonctionnement venait d'une simple défaillance qu'un novice aurait pu réparer. Renseignements pris, le cahier n'avait été rempli que la veille de l'arrivée des vérificateurs et tout avait été antidaté ; dommage pour ce village qui s'était privé d'opportunités pour la simple négligence d'un homme supposé de confiance ! (petatoko sy vita gasy). Quel esprit ! Heureusement que nous ne sommes pas tous comme cet homme de confiance ; mes doigts brûlent de rapporter une autre anecdote qui risque faire mal au « VITA GASY », mais je ne verse pas dans l'auto-flagellation.



LES RELATIONS INTERNATIONALES, LA MONDIALISATION...


Il fut un temps où notre Pays était comme le centre du monde ou de la mondialité pour les spécialistes : Base de Diégo-Suarez, La NASA... Madagascar était considéré comme le plus grand porte-avions de l'Océan Indien ; jusqu'à l'arrivée d'un officier alors jeune et très ambitieux, qui souhaite revenir avec de nouvelles solutions pour sortir notre Pays de la crise. Ce jeune officier demanda à la France et aux États-unis de démonter leurs « bases respectives » pour laisser libre le champ aux Russes, aux Coréens du Nord (Grand Frère Kim Il Song, donateur du Palais d'Iavoloha qu'on veut reconquérir à tout prix, sans trop savoir à quel prix !), aux frères de l'Europe de l'Est et autres « con-cubains » ; quelques MIGS et autres hélicoptères ont été offerts pour assurer la protection du Territoire ; un palais-bunker pouvait assurer un règne « illimité » au Président (mandra-pahafatiny), sans compter sur la « marche du Professeur Zafy » qui a eu raison de la solidité du palais pour une première fois.

Mais notre propos doit dépasser toute cette anecdote qui ne concerne que l'éloge « de la longévité des Présidents successifs » qui devaient se croire intouchables et immortels !

A partir de 1976, Madagascar a perdu son intérêt stratégique ; la Russie, à part les bourses accordées à nos jeunes, heureusement, n'ont rien apporté au développement de notre Pays. Ils ont profité de nos produits agricoles qu'ils ont troqués contre des matériels et des équipements dont ils n'avaient plus besoin et que nous avions du mal à entretenir faute de pièces détachées.

La Corée du Nord et Cuba n'ont su insuffler à notre Président que la folie des grandeurs et la longévité au pouvoir, à coup de police politique, d'éliminations, de terreurs et autres trafics et népotismes en tous genres... A-t-on fait mieux ou pire jusqu'à maintenant ??? Nous attendons impatiemment son retour, peut-être qu'il reprendra les affaires là où il les a laissés tout en réintégrant « son Palais » et non le « palais présidentiel malgache ».

Si notre pays ne se développe pas nous n'avons qu'à nous en prendre à nous-même ou aux dirigeants que nous portons au pouvoir. Peut-on dire que nous n'avons que les dirigeants que nous méritons ? Ou leur éloignement temporaire du pouvoir pourrait mieux les inspirer. Apparemment, nos élites les meilleures semblent manquer de courage et de charisme pour prendre le pouvoir ; ou manquent-elles suffisamment de sagesse et de vision , comme le laissaient supposer certains commentaires ?



QUELLE PLACE POUR NOTRE PAYS DANS LA MONDIALISATION ?


Les paramètres de la mondialisation sont la capacité de financements, une main-d'œuvre moins chère et qualifiée, les matières premières, la production en grande quantité et de très bonne qualité, les moyens de transports et de communication les plus performants, la recherche et l'innovation...


La plupart de ces paramètres manquent cruellement à notre pays : les finances, les moyens de transports performants, la recherche et l'innovation.


  • les financements et les investissements peuvent être assurés par d'autres opérateurs étrangers et quelques Nationaux . L'essentiel est de leur assurer un code des investissements qui permet de les avantager tout en tenant en compte des profits qu'ils peuvent apporter au pays : tel que le réinvestissement d'une partie des bénéfices, la création d'emplois et le développement économique.


  • les moyens de transports et de communication permettent d'assurer l'écoulement régulier des importations et des exportations, sans trop allonger les délais de livraison qui peuvent pénaliser les différents partenaires commerciaux, par des retards dommageables et coûteux qui peuvent compromettre l'avantage concurrentiel.

  • La recherche et l'innovation assurent la performance, la compétitivité et la pérennité des activités, tout en permettant d'élargir la part de marché, et maîtriser les coûts.

  • Nous disposons d'atouts importants dans la possibilité de fournir une main-d'œuvre moins chère qui peut acquérir facilement de nouvelles qualifications. La force de la Chine et des autres pays Émergents réside dans cette main-d'œuvre encore moins chère et qualifiée. S'ils pouvaient assurer une grosse quantité de production, la qualité n'y était pas toujours au départ. Ils ont mis du temps et beaucoup d'application pour s'aligner aux normes exigées par leurs clients. Aujourd'hui, ils sont à peu près en mesure de conjuguer grosse quantité et grande qualité, par l'abondance de leur main-d'œuvre et leur souplesse d'adaptation. Un pays comme Madagascar peut commencer par travailler le niveau de la qualité d'abord et s'attaquer à la quantité par la suite, grâce à l'automatisation et à un investissement de capacité (embauches, extension d'usines, nouveaux investissements...).

  • notre grand atout est la possession de matières premières très recherchées et enviées par toutes les grandes puissances économiques classiques et émergentes. Il faut savoir les gérer et bien les monnayer. Actuellement, le pays est assez mal parti à ce propos ; heureusement notre sous-sol recèle de grandes ressources qu'il faut veiller à ne pas gaspiller ni brader pour les seuls intérêts de quelques multinationales et d'une poignée de dirigeants.

  • la recherche et l'innovation ne sont pas insurmontables dans la mesure où nous avons beaucoup de diplômés spécialisés dans différents domaines ; il y a là de quoi occuper et solliciter nos élites au lieu de les laisser filer à l'étranger ou vers les multinationales.

  • les investissements ne nécessitent pas toujours des sommes astronomiques ; de petites entreprises ou industries (PME/PMI) peuvent être plus prospères que les grandes. Par exemple l'exploitation des mines semble demander de très gros investissements, mais il faudrait donner la chance à de petits exploitants de se lancer, en leur donnant les moyens de départ. Nous avons des spécialistes en exploitation minière qui souhaitent lancer de petites extractions, mais il leur manque les fonds de départ (150 000 à 300 000 euros). Pendant ce temps le Gouvernement se voit verser par de grands exploitants de 50 à 100 millions de dollars. Les écarts sont énormes, mais il faut donner aussi aux petits exploitants la chance de commencer.

  • il en est de même pour l'exploitation de pétrole ; notre pays semble, vrai ou faux, disposer de gisement assez important ; d'autres sociétés étrangères semblent profiter de cette ressource, alors que nous leur achetons le carburant au prix fort ; nous ne sommes plus maîtres de nos ressources, ni de nos matières premières (tompony mangataka ny atiny ; mangetaheta ambony lakana) ; même notre raffinerie n'est plus opérationnelle ; au profit de qui ?



L'ECONOMIE


Nous allons parler de l'agriculture (révolution verte), de l'industrie, du développement durable et du tourisme... de l'épargne et des crédits (micro-crédits).


  • l'agriculture est le premier défi que Madagascar doit relever dans les prochains mois et les trois années à venir. Les Malgaches ont faim, selon les dernières révélations des experts de l'Onu cette semaine. Madagascar est le pays des contrastes, car tout en disposant de superficies plus importantes que le nombre d'habitants et un sol plus fertile qu'ailleurs, le peuple Malgache n'arrive pas à produire pour leur propre consommation, par manque d'outils plus performants (charrues, tracteurs, camions...), d'engrais, de semences et parfois de surfaces cultivables, car souvent on est bloqué par l'esprit de tradition de rester toujours sur le même lopin de terre laissé par ses ancêtres, de père en fils. Bien même que la famille grandisse on ne sait pas calculer les besoins annuels de sa petite famille, on vit au jour le jour comme des peuples primitifs, avec la chasse et la pêche, sans souci du lendemain, alors que l'on frôle tous les ans le risque de famine ; cette année, la réalité est là, le peuple Malgache a faim. Il manque aussi les silos de stockage, alors qu'à une époque révolue, des compagnies avec des appellations étrangères (Marseillaise, Lyonnaise, Malaysé, la SICE...) assuraient la collecte au moment de la moisson, aux fins d'exportation du riz de luxe et de le revendre à un certain prix lors de la période de soudure. Avec ce système, la pénurie était moins flagrante. Plus tard, avec l'avènement de la Révolution Socialiste et la volonté de malgachisation, ces compagnies ont été nationalisées (ROSO, SINPA... aidés de quelques gros commerçants chinois qui avaient des moyens de transport pour désenclaver certaines régions). Mais la collecte n'était plus aussi régulière qu'avant, les producteurs commençaient à se décourager et à diminuer leurs productions. Les ouvriers agricoles étaient débauchés et partaient avec les petits équipements laissés par les anciennes compagnies ; la gestion des nouvelles compagnies rappelait le règne des 150 familles, car elles étaient confiées à des familles proches des dirigeants (vazaha mainty misolo vazaha fotsy) . Les producteurs y perdaient au change, malgré la mise en place des « VATOEKA » (commissions économiques), qui analysaient les besoins alimentaires pour mieux programmer les productions. Mais les problèmes de sécurité ont fini par vider Madagascar de son cheptel bovidé (le règne des dahalos : voleurs de zébus). Ce qui n'était qu'une forme de sport dans certaines régions pour prouver leur bravoure avant le mariage a été détourné comme un sport national qui finissait par affaiblir l'économie de Madagascar et provoquer la grande pénurie. Non seulement on n'avait plus de bêtes pour tirer les charrues et fournir l'engrais nécessaire à la culture, mais le peu qu'on arrivait à produire était récolté par des bandes organisées et bien équipées juste la veille de la récolte (on récolte là où on n'a pas semé). Vive la Révolution Socialiste, dont on attend avec beaucoup d'ardeur le retour du « Père fondateur ou le père fouettard ». Les Malgaches sont très endurants car Madagascar est le pays de l'éternel recommencement ; on sait pertinemment que cela n'avait pas marché, mais pourquoi changer ceux qui avaient l'habitude de nous exploiter et nous asservir (tsy manompo andrian-tsy manjaka : si vous voulez le pouvoir à Madagascar, prenez-le de force ; vous finirez par avoir la légitimité et la reconnaissance ; ça à l'air d'une réédition !).

  • Bref ce qui manque en matière d'agriculture, c'est surtout les équipements, les magasins de stockages auxquels on peut remédier par la mise en place d'une mini-coopérative villageoise.

  • le problème de l'industrie Malgache est l'absence en amont d'une bonne agriculture ; l'industrie sert à transformer les matières premières, mais si nous en manquons ou si nous n'avons pas les moyens de les exploiter, notre industrie ne pourra pas fonctionner normalement . Nous n'aurons que des activités tertiaires ou informelles tout en faisant abstraction de la deuxième base de notre économie . Notre secteur économique restera informel si il ne se base que sur la petite ou grosse industrie mise en place dans les zones franches, car ces dernières vont chercher les matières premières ailleurs pour se rattraper sur la main-d'œuvre bassement payée chez nous ; alors que nous avons des matières premières qui ne demandent qu'à être exploitées. D'autres s'en chargent pour nous les acheter « vilement » (à vil prix) et les transformer chez eux, pour nous les revendre sous forme de produits transformés ou manufacturés par la suite.

  • Nous avons du pétrole, des minerais, du coton, des fruits en tous genres... mais nous n'avons pas de raffinerie, ni de métallurgie/aciérie (sauf pour l'aluminium que nous arrivons bien à transformer dans une forge à ciel ouvert). Nos entreprises textiles débauchent et ferment progressivement en délocalisant leurs productions, les seules usines de conserveries sont en perte de vitesse et sont en train de fermer, alors que notre pays regorge de fruits et légumes qu'on l'on peut « cueillir plutôt pour les conserver aussitôt » (« Sitôt cueilli, sitôt d'Aucy » ; publicité de conserves de légumes). L'absence de conserve sous toutes ses formes traduit notre manque d'esprit d'ANTICIPATION auquel :

    «  TOUT CANDIDAT A LA MAGISTRATURE SUPREME DOIT CONVIER CHAQUE MALGACHE ET TOUS LES MALGACHES » 

    (cela sent déjà l'appel à un changement de mentalité).

  • Avant d'entamer la partie portant sur le changement de mentalité qui sera la clé de voûte de tout changement et de toute évolution à Madagascar, n'oublions pas que le tourisme peut être un secteur très porteur pour notre pays, mais encore faut-il que nous soignions notre image de marque, car notre pays dispose de ce grand atout presque naturel et inhérent à notre écologie et à notre environnement. Beaucoup d'efforts ont été faits dans ce sens, mais les infrastructures d'accueil, de communications doivent être mises en place. Il faut savoir « vendre » notre pays dans le bon sens du terme ; cela aussi nécessite une certaine mentalité évoluée, car le tourisme est la vitrine de notre pays : on nous jugera suivant notre accueil, les infrastructures existantes, les accompagnements...

  • le tourisme nous permet d'embrayer sur le développement durable, par le respect de nos ressources visibles, souterraines, marines... Il faut stopper les déforestations et l'exploitation à outrance,abusive et criminelle de nos forêts par des trafics en tous genres. Les pêches sans contrôle dans nos eaux territoriales qui risquent d'épuiser toutes nos ressources halieutiques pour l'intérêt de quelques-uns ou la fantaisie d'un Ministre. L'exploitation de nos mines et gisements pétroliers dont nous serons privés à tout jamais dans quelques temps, car ces ressources ne sont pas renouvelables, et nos générations à venir paieront cher nos irresponsabilités et notre inconscience, pendant que les dirigeants passés et actuels finissent de mettre à l'abri à l'extérieur leur progéniture et les richesses qu'ils nous ont volées injustement.

  • Un audit s'impose dès maintenant et avant toute alternance et il ne faut pas hésiter à demander qu'on rende compte et qu'on reverse et rembourse tous les enrichissements sans cause (Tsy hanabotry taranaka).



LE CHANGEMENT DE MENTALITE


Nous sommes attentistes, résignés, superstitieux, « froussards » (le mot qui fâche) ; mais nous avons aussi un certain complexe de supériorité parfois, et d'infériorité souvent. Nous savons être arrogants et intrépides quelquefois ; certains font remarquer l'ambiguïté des attitudes des uns et des autres. Nous ne sommes pas les seuls à cumuler les défauts du monde entier ; nous pouvons changer et nous devons changer (Ny tarehy ratsy tsy azo ovaina, fa ny fanahy ratsy azo ovaina ; quoique avec la chirurgie esthétique, on peut de plus se donner le visage qu'on veut !).


L'exemple doit venir d'en haut, pour dire que si le changement de mentalité est requis de chaque Malgache, il doit commencer par le Président de la République, le Premier Ministre puis les Ministres... de tous les Chefs, Religieux ou de services... de tous les Responsables d'entreprises ou d'Armée, Police, Gendarmerie... (Saobakaka miaraka aman-tsahona ka ny lehibe indray no adala !) ; les gens qui se trouvent au bas de l'échelle regarderont si les chefs changent eux-mêmes pour aligner leur comportement, dans une sorte de mimétisme ; il nous faut un certain mimétisme national digne d'un sursaut à l'échelle de tout le pays. Cela passe par les moyens de communication et tous les supports médiatiques (TV, journaux, affiches... sorte de campagne de sensibilisation qui doit démarrer au plus tard en même temps que les campagnes présidentielles, législatives...), car les gens regarderont et verront ; il faut beaucoup de cohérence et de correspondance entre ce que l'on dit et ce que l'on fait ; ce que l'on dit doit se traduire vraiment en acte et ne pas tomber dans le système hypocrite « faites ce que je dis et non ce que je fais » ; on risque de prêcher dans le vide (quelle misère ! ou « kely mijery » ; « chéri (e) attention car les enfants regardent »).

Si la corruption est stoppée au plus haut niveau, il le sera à tous les niveaux inférieurs ; c'est le plus grand défi à lancer avant la campagne et je m'engage dans CE DEFI ; certains auront beaucoup de manque à gagner, mais on change notre pays ou on ne le change pas : 


« LE PARI ET LE DEFI SONT OUVERTS ! CHERS CANDIDATS FAITES VOS JEUX ! ».


que ceux qui osent, avancent et annoncent le PARI et relèvent le DEFI !


C'est ça l'égalité des chances entre tous les candidats


VIDEZ VOS POCHES, MONTREZ VOS MAINS PROPRES ET VOS PATTES BLANCHES ! Nouveaux critères de CANDIDATURE.


Il nous faut changer de MENTALITE, mais surtout il nous faut changer de REGARD, regard sur l'autre qu'il soit noir ou blanc, qu'il soit côtier ou du haut-plateau, peu importe la tribu dont il est originaire, sa race... il est mon égal, il a les mêmes droits que moi, les mêmes compétences, peu importe plus ou moins ; ce qui fait l'homme ce n'est pas son avoir, sa couleur, ses origines... mais ce qu'il EST !


Il nous faut surmonter nos complexes qu'ils soient de supériorité ou d'infériorité ; il n'y a pas plus supérieur ou inférieur à l'autre « Nous sommes nés bons mais c'est la société qui nous aliène ! » (J.J. ROUSSEAU) «  les hommes naissent et demeurent libres et égaux en Droits » ( Déclaration des droits de l'homme) ; d'où l'ambiguïté des attitudes relevées par certains commentateurs. Du côté des intellectuels, d'une part, et du côté des étrangers qui nous côtoient d'autre part nous sommes embarqués sur un même bateau, donc il faut arriver à vivre ensemble et à trouver un compromis.


Surtout et enfin il nous faut être responsable, de nous-mêmes, des autres, des générations actuelles et à venir tout en veillant au BIEN-ETRE COLLECTIF et en initiant un ESPRIT D'ANTICIPATION qui doit venir d'en haut et de très haut.


« RIEN NE SERT DE CHERCHER A CHANGER LE MONDE ;

COMMENCONS PAR CHANGER NOUS-MEMES ET LE MONDE CHANGERA !!! ».


CELA PEUT ETRE VRAI POUR LA RECONNAISSANCE INTERNATIONALE


« RIEN NE SERT DE CHERCHER LA RECONNAISSANCE INTERNATIONALE

SI NOUS NE NOUS RECONNAISSONS PAS ENTRE NOUS-MEMES D'ABORD !!! »


Mais cela doit passer par la RECONCILIATION NATIONALE, LE PARDON COLLECTIF, L'AMNISTIE... Et sans vouloir jeter un pavé dans la marre




« UN GOUVERNEMENT DE TRANSITION ET D'UNION NATIONALE »


pour montrer au Peuple, seul juge et souverain , que bientôt le pays aura des

DIRIGEANTS DIGNES DE LUI !!




JACQUES RABEMAHARO

(HO FILOHA/ FOR PRESIDENT /VERS LA PRESIDENTIELLE)




BLOG : aovivaorhe.blog4ever.com



28/07/2011
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