AOVIVAORHE MADAGASCAR

AOVIVAORHE MADAGASCAR

LA JIRAMA FAIT LA LUMIERE ET L'OBSCURITE

LA JIRAMA FAIT LA LUMIERE ET L’OBSCURITE

LES TANANARIVIENS N’Y VOIENT PLUS CLAIR

LES DIRIGEANTS S’EN FOUTENT CAR ILS ONT LES GROUPES

ELECTROGENES DE DEPANNAGE

 

Si le fleuron des entreprises malgaches n’arrive plus à honorer les services publics d’approvisionnement en eau et en électricité du Pays ( n’exagérons pas, disons de la capitale), c’est que le problème est vraiment grave et très grave. On croyait que la faillite de la gestion et de la gouvernance était juste au niveau du pouvoir ; voilà qu’elle commence à gangréner les entreprises, dont on sait que les dirigeants (pas comme certaines personnes au pouvoir) ont été formés dans de grandes écoles internationales, avec des diplômes de haut niveau qui leur confèrent une haute qualité et de vrais compétences pour gérer de grosses entreprises et même des affaires de l’Etat.

Ces dirigeants sont entourés de cadres et de techniciens rompus dans la gestion prévisionnelle, la gestion des stocks (mieux que n’importe quel commerçant ou pompiste de service), la maintenance qui peuvent être simulées et programmées sur un certain laps de temps (mois, trimestre, semestre, voir sur l’année) ; et voilà qu’ils se font piéger sur une simple gestion quotidienne, ponctuelle que n’importe quel novice ou stagiaire aurait pu détecter.

La question se pose de savoir , si le délestage chez la JIRAMA n’est pas un simple signal envoyé à l’endroit des dirigeants, un symptôme de la fragilité de l’entreprise ou une sensibilisation des usagers.

 A l’endroit des dirigeants c’est raté, car ils ne connaissent jamais de délestage ; quant à la fragilité de la JIRAMA, quoique une des plus grosses entreprises nationales, cette fragilité est de notoriété publique. Enfin, pour une sensibilisation des usagers, on ne sait pas dans quel sens, car les responsables de la JIRAMA ne maîtrisent même pas les rudiments de la gestion ou les ont rangé dans le placard. Ce manque de maîtrise est visible à l’international par les touristes qui arrivent à l’Aéroport d’Ivato pendant la nuit (22 h ; 1 heure du matin ; 5 ou 6 heures du matin…) ; lors de mon dernier passage à Madagascar, j’étais avec une amie française qui avait des besoins urgents juste après l’atterrissage ; je lui ai indiqué les toilettes ; quelle ne fut pas sa surprise de se trouver dans l’obscurité pendant quelques minutes dans « les petits coins » ; moi-même je n’en faisais pas trop cas, mais les habitués nous ont expliqué que c’est le « délestage » ; on voyait même la crispation des douaniers qui demandaient aux passagers d’anticiper l’ouverture des bagages, car les « délestages » risquaient d’être répétitifs à ces heures-là ; au moins les fouilles étaient rapides, alors que pendant la journée, elles traînent en longueur : à quelque chose, délestage est bon ! 

Les gens de la capitale n’y voient plus clair ; ils prennent leur mal en patience ; puis à quoi cela sert-il de râler, car rien ne changera. C’est comme en politique, que ça marche ou non, les gens n’en font plus cas ; les dirigeants savent que les malgaches sont endurants : on peut les molester, les opprimer, les mâter, ils ne diront rien, ils fléchiront sans se casser comme les roseaux («  NY TSIHY NO FOLA-MANDEFITRA FA NY OLONA TSY FOLA MANDEFITRA »).

Voilà le grand mal malgache :

« L’INDIFFERENCE ET LA RESIGANTION »

 

Certains croient que c’est l’endurance ; non c’est de la pure résignation, due à notre tempérament, à nos habitudes de pénurie (MIAINA AMIN’NY ZAVA-MISY). C’est à ce niveau là que le changement de mentalité doit opérer chez nous Malgaches. Si nous restons dans l’indifférence et la résignation, les dirigeants nous marcheront longtemps sur le pied, nous cracheront sur le visage et nous feront endurer les pires misères, en étant sûrs que les Malgaches ne broncheront pas (HOSORAM-POTAKA SY HOSORAN-TAY) ; et encore nous les remercierons et les acclamerons quand ils joueront aux héros.

Il n’y pas que la JIRAMA QUI FAIT LA LUMIERE ET L’OBSCURITE ; les dirigeants le manipulent d’une manière très habile.

Je connais un village malgache, près de la Côte-Est, encore dans la forêt, où l’état des routes est exécrable en cas de pluie ; mais il ne leur manque jamais d’électricité, car ils disposent de trois puissants groupes électrogènes qui se relaient en cas de problème, et à tout moment. Ils ont sept ambulances prêtes à partir à la moindre urgence. Ils ne connaissent pas de pénurie de carburant car ils savent le rudiment de la gestion des stocks. Quel Chef-lieu de Province de Madagascar dispose de puissants groupes électrogènes ? Et quelle grande Polyclinique ou Hôpital Général de Madagascar dispose de sept ambulances ? Je ne vous souhaite pas d’avoir le moindre accident sur la Nationale 7, une des meilleures de Madagascar ; aucune ambulance ne pourra vous venir au secours.

Des groupes électrogènes qui marchent sans connaître de pénurie de carburant, cela existe à Madagascar, et out à fait possible !!!

EST-IL TEMPS DE PRIVATISER CERTAINES ENTREPRISES PUBLIQUES SI ELLES SONT INEFFICIENTES ?

OU FAUT-IL DELEGUER CERTAINS SERVICES PUBLICS A DES ENTREPRISES PRIVEES ?

Les Malgaches doivent changer leur mentalité concernant les biens publics. Nous avons toujours pensé que ce qui est à l’Etat est à nous (câbles électriques, ferraillages de béton, rampes des ponts, buses de canalisation…) ; ce qui est à l’Etat est à tous, c’est pour le bien commun et non de chacun ; c’est de l’ordre de l’intérêt général ; sinon, nous contribuons à la faillite de l’Etat, des entreprises publiques. Ceci n’est pas une excuse à la défaillance des dirigeants ni à l’incompétence des managers d’entreprises.

 

RABEMAHARO JACQUES (CANDIDAT A LA PRESIDENTIELLE / HO FILOHA)



06/10/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 27 autres membres