AOVIVAORHE MADAGASCAR

AOVIVAORHE MADAGASCAR

UNIVERSITE CITOYENNE 5 JUIN 2010

J'aurai l'honneur de traiter le thème : Comment assurer la stabilité politique et le développement de Madagascar ?

Ci-dessous un extrait de mon intervention :

PROJET D'INTERVENTION de Jacques RABEMAHARO


UNIVERSITE CITOYENNE 5 JUIN 2010



LES PRIX DE L’INSTABILITE


Fuite des investisseurs étrangers ; suspension des aides internationales à un moment où on en a besoin ; pertes sèches concernant les zones franches au moment où la plupart des pays « émergent » ; risques de guerre civile ; débats politiques stériles sur une nouvelle structure administrative (fédéralisme ou non…).

Madagascar et les Malgaches n’ont jamais réussi à canaliser la soif de pouvoir de certains. Ils arrivent au pouvoir, apparemment avec de bonnes intentions, de projets personnels ambitieux, mais sans réel projet politique et social. Très vite, ils ne pensent qu’à s’enrichir et à leur réussite personnelle. Ils deviennent milliardaires à force d’exploiter tout ce qu’il y a de mieux dans le pays ; quant au peuple, il est réduit à la misère et à la mendicité. Il y a des aides internationales, mais servent-elles vraiment à ce à quoi elles sont destinées ? Font-elles l’objet d’évaluation et de suivi ou sont-elles utilisées à la libre discrétion des dirigeants ?

Avec l’instabilité, le pays ne présente plus de sécurité pour les investisseurs et l’exploitation des zones franches ; c’est la fuite des capitaux et le risque de suppression de plusieurs emplois. Le pays est déjà pauvre et on le paupérise et le fragilise un peu plus.

Avec l’instabilité politique, la sécurité intérieure n’est plus assurée : atteinte à la sécurité des personnes et de leurs biens, multiplication des violences, des


exactions, vols de zébus… Chacun fait ce qu’il veut : on récolte là où on n’a pas semé (fanjakan’i Baroa).

Les gens perdent la notion du travail, le respect d’autrui et de ses biens, l’entraide ; on pense à l’argent facile et à l’acquisition malhonnête de biens ; c’est la loi du plus fort. On décourage toute initiative de culture, d’élevage, tout esprit d’entreprise, car on ne profitera jamais de tout ce qu’on a entrepris avec beaucoup d’effort et de sacrifice. On se suspecte entre voisins. Ce sont les quatre piliers de la philosophie qui s’écroulent : entraide, don mutuel, respect mutuel et amitié (fifanampiana, fifanomezana, fifanajana ary fihavanana). Le pays perd son âme, il devient pauvre spirituellement et culturellement ; les gens perdent de leur dignité, car ils n’ont plus ni bien, ni de quoi subsister, aucune rentrée de revenu sûre, et aucun avenir.

La mondialisation et la globalisation se feront sans eux, alors que le pays est censé bénéficier d’atouts humains, physiques et environnementaux pour profiter de la manne de la division internationale du travail.

C’est tout un pays qui est pénalisé par la soif de pouvoir d’une personne entourée et soutenue par une poignée d’opportunistes et de complices. On accède à la magistrature suprême sans aucun projet, sans aucune réflexion de fond. On prend le pouvoir un jour avec beaucoup de rêve et d‘illusion ; le lendemain c’est le début du cauchemar pour tout un peuple.

Madagascar a-t-il perdu ses hommes et femmes de valeur (Olomanga) ? Quel mauvais sort s’est abattu sur le pays ? Le peuple Malgache est-il un peuple condamné à la pauvreté à tout jamais ? Ou plutôt est-il victime de la guerre des chefs, des assoiffés de pouvoir et surtout des incompétences et des conflits d’intérêt de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir ?


PLUSIEURS QUESTIONS EN SUSPENS :



QUE PEUVENT FAIRE LES MALGACHES POUR SORTIR DE CETTE CRISE ET DE CETTE SPIRALE D’INSTABILITE ?


QUE PEUVENT FAIRE LES INSTANCES INTERNATIONALES DEVANT UNE TELLE SITUATION ?


QUE PEUT FAIRE LA FRANCE ?


QUE PEUVENT FAIRE LES ETATS-UNIS ?


DOIT-ON TOUJOURS ATTENDRE LA SOLUTION DE L’EXTERIEUR ?


QUE PEUT FAIRE CHAQUE MALGACHE ?


ET MOI QUE PUIS-JE FAIRE A MON NIVEAU POUR MON PAYS ?


C’est bien beau de se poser des questions ; c’est bien beau de récriminer et d’attendre des aides de l’extérieur.


Ni la France, ni les Etats-Unis, ni l’Union Africaine, ni l’O.N.U. ne peuvent apporter de solutions durables et crédibles si chaque Malgache n’est pas conscient de la nécessité de vivre dans un pays stable. C’est toute une mentalité qui doit changer, évoluer. L’instruction ne suffit pas ; chaque Malgache doit avoir une éducation politique, civique ; chaque Malgache doit apprendre à anticiper et à prévoir son avenir et se demander de quoi demain sera fait et travailler en fonction.


Mais ceux qui se prétendent aptes à diriger ce pays doivent penser en priorité au peuple Malgache, à son avenir, à lui apprendre les bienfaits de la démocratie. Les dirigeants doivent abandonner leurs ambitions personnelles et leurs désirs de s’enrichir, en profitant du pouvoir. Ils sont au pouvoir pour guider le peuple (mitantana : THMM) vers le chemin du progrès, vers le développement humain et économique ; ils doivent penser avant tout au bien-être d’ensemble de tout un pays.

Surtout chaque Malgache doit apprendre à penser à son    avenir, à l’avenir du pays.


Insuffler aux Malgaches l’esprit d’anticipation et la conscience de l’avenir serait le premier devoir de celui qui veut accéder à la magistrature suprême ; sinon il se trompe de cible et devrait s’abstenir de briguer cette noble charge.




31/05/2010
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