Le Taxi-brousse, le 3è homme et la 4è roue
LE TAXI-BROUSSE
LE TROISIEME HOMME ET
LA QUATRIEME ROUE
J’AI FAIT UN REVE (I HAVE A DREAM !)
Au cours de ce rêve j’étais dans un taxi-brousse flambant neuf (je ne sais plus de quelle marque), qu’on nous a prêté juste pour faire un tour, avec quelques amis et passagers aussi, certainement. Dans un virage, il y avait comme un choc, et nous commencions à perdre la roue avant-gauche. Comme à l’accoutumée, le chauffeur et l’aide-chauffeur ont essayé de remettre la roue, mais sans les outils et équipements adéquats et sans en connaître non plus le mécanisme, car c’est un taxi-brousse de prêt ; et je ne sais plus de quelle marque.
Mais le taxi-brousse commençait à gêner la circulation, de par sa dimension. Le chauffeur et l’aide-chauffeur tentaient de le déplacer tant bien que mal, avec une roue en moins, et avec tous les risques que la manœuvre pouvait présenter.
LE TROISIEME HOMME
Survient un troisième homme, venu de nulle part, pour les aider à manœuvrer ; ils sont arrivés à le ranger sur le côté et un peu à l’abri des regards indiscrets. Ce troisième homme semblait trouver les vrais problèmes après un rapide diagnostic.
Le chauffeur semblait impatient et commençait à remettre le contact : le moteur avait l’air de bien tourner ; mais le troisième homme lui fit remarquer qu’il n’ira pas loin, même si le moteur tourne bien, en l’absence de la quatrième roue et des équipements nécessaires pour la remonter. Une seule roue manquante peut empêcher le taxi-brousse de se remettre en route.
MORALITE DE CETTE HISTOIRE (REVE)
Le taxi-brousse, apparemment en bon état et même flambant neuf, c’est Madagascar. Le chauffeur et l’aide-chauffeur pourraient être les premiers responsables du Pays. Le troisième homme pourrait être un bricoleur ou un technicien ; mais supposons qu’il soit compétent, peu importe qu’il soit malgache ou étranger. Le moteur représente toutes les richesses de Madagascar qui pourraient permettre au pays de bien tourner. Enfin, la quatrième roue c’est le blocage (la crise) qui empêche le pays de se remettre en route. Encore faut-il en connaître le mécanisme et disposer des équipements adéquats pour remonter cette roue.
SOLUTIONS DE DEPANNAGE
On n’apprend pas aux malgaches le « ADY GASY » (système D) ; ils peuvent trouver un autre système pour remettre une autre roue (même avec un pneu réchappé qui ne tardera pas à exploser) ; on trouvera toujours un autre système ; et on passera d’un système (régime) à un autre, sans chercher la solution radicale, ou en évitant toujours la solution radicale.
La deuxième solution serait de se faire remorquer par un bon camion de dépannage : soit français, soit chinois, soit japonais…(pas les américains car ils ont un problème avec BP au large de la Louisiane…). Mais combien de temps peuvent-ils nous remorquer ? Peut-être le temps qu’ils ont un intérêt à le faire ; tôt ou tard, ils finiront par décrocher.
AUTRE MORALITE
Les « VAHINY »(les « zoreilles » mena na vony) considèreront toujours les malgaches comme des enfants qu’on peut contenter (corrompre) avec n’importe quel jouet, en guise de cadeau de noël (c’est noël tous les jours ! 15 millions par ici ; 50 millions multipliés par 2 par là ; grand écran pour le mondial…) ; pourquoi pas un taxi-brousse auquel il manque une quatrième roue : bonne carrosserie, moteur rugissant comme un lion (sans publicité de marque), sans oublier le camion de dépannage (cadeau empoisonné) et la clé de contact pour que nous ayions la sensation (ny fofony ihany) d’entendre tourner le moteiur de temps en temps et nous dire que tout tourne bien.
Mais nous ne serons jamais autonomes, sauf le jour où ils n’auront plus besoin de nous ; et là le réveil sera dur ; quant au rêve (revirevy), il tournera en cauchemar (enga anie ka ho nofinofy fotsiny izany).
Les malgaches et spécialement nos dirigeants ont la mémoire courte (« ny ririnin-dasa tsy tsaroana » et « matin-kanin-kely » ; que serait-ce 2 milliards de dollars par rapport à nos richesses ? mais j’aimerai à en voir la couleur).
Le mécanisme est enclenché : comment l’arrêter ? Qui peut l’arrêter ? Quand peut-on l’arrêter ?
Courage ! C’est moins pire que la fuite de pétrole sur la plate-forme au large de la Louisiane ; car les solutions dépendent d’une volonté politique. Les réponses peuvent être simples, mais l’application peut être plus difficile.
CONCLUSION
Il faudrait un troisième homme « providentiel » (de l’avis de tous ; car ceux qui sont sur la place sont arrivés au sommet de leurs incompétences ; selon PETERS), fort, compétent et combien désintéressé, et prêt à sacrifier sa vie (car personne ne lui fera cadeau), muni des équipements adéquats pour remonter la quatrième roue qui permettra au pays de reprendre la route en toute autonomie et sécurité, sans remoraquage aucun…Que dis-je, troisième homme ? Non, avec toute une équipe qui connaît d’une part la route et qui peut, d’autre part, temporiser les passagers trop impatients d’avoir attendu si longtemps de vaines promesses de bien-être ; alors que leur lot quotidien, pendant que les dirigeants de ce pays roulent sur l’or, les 4/4 et s’accoquinent avec des investisseurs plus intéressés qu’intéressants, c’est le chômage, le risque de famine et le souci « de quoi sera fait demain ».
Mais la route et les passagers méritent d’autres développements à venir.
Professeur Jacques RABEMAHARO (Toulouse)
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